
Un an exactement après que la procédure de marché public pour la construction d’une ligne de tram à Liège ait reçu des avis négatifs de la part d’Eurostat, un nouveau cahier des charges vient d’être approuvé par le Gouvernement wallon et validé par l’organisme européen.
On peut donc raisonnablement espérer ne pas vivre un scénario similaire à celui du Rer.
Le marché du tram de Liège ce n’est pas de la petite bière: on parle ici d’un investissement de l'ordre de 380 millions d'euros! Et sur papier, il faut admettre que le projet a belle allure. Fort d'une vingtaine de rames, le tram liégeois desservira 21 stations réparties sur un tracé de 11,7 km, dont 90% en site propre. Il débouchera sur le triangle multimodal formé par la gare ferroviaires et Tgv des Guillemins, la station de tram et de bus, et sera connecté à un parking relais de plus de 900 places ainsi qu’aux bassins de vie de l’agglomération.
Le tram, seule solution pour répondre aux enjeux de mobilité
Et puis ce sont les liégeois qui vont être contents. La construction d’une ligne de tram en Principauté a en effet pour but de pallier la saturation des bus et du trafic automobile dont souffrent actuellement le centre ville et son agglomération. A l’heure actuelle, 30% des Wallons qui empruntent les bus Tec le font dans la zone urbaine de Liège. C’est principalement édifiant sur le tronçon central (Guillemins–Saint-Lambert) qui cumule plus de 40.000 voyageurs par jour.
Le futur tram constitue donc une réponse idéale pour répondre aux enjeux de mobilité de la quatrième ville du pays.
Trois consortiums dans les starting-blocks
Question à 380 millions d’euros: à qui reviendra l’honneur de se voir confier le marché?
A l’heure actuelle, trois consortiums sont toujours en lice: les groupes Alstom-Bam (sous l’appellation «Mobiliège 2.0»); Caf-Colas-Dif (sous l’appellation «Tramardent») et Vinci-Meridiam-Cfe-Škoda-Etf (sous l’appellation «Legiaexpress»).
Bref, que du lourd. Et c’est bien normal puisque le candidat qui remportera le marché aura pour mission:
- de construire le réseau électrifié entre Sclessin et Coronmeuse, en ce compris les systèmes complémentaires, par exemple les carrefours;
- de fournir le matériel roulant;
- de prévoir un centre de maintenance et de remisage à Bressoux pour l’hébergement des rames à l’arrêt et des activités de maintenance;
- d’intégrer le matériel de billetterie de la Srwt;
- d’aménager des espaces urbains connexes à la ligne représentant 240.000 m² sur l’ensemble du tracé et favorisant la mobilité douce;
- d’assurer la maintenance.
Echéance 2022
La Société régionale wallonne du Transport (Swrt) recevra les premières offres en septembre 2017. Deux candidats au maximum seront alors retenus pour concourir à l’ultime étape, celle de la Bafo (Best and Final Offer). Au terme de celle-ci, la Srwt sélectionnera un soumissionnaire préférentiel avec lequel des négociations finales pourront être menées.
C’est néanmoins le Gouvernement wallon, sur recommandation du ministre de la Mobilité, qui approuvera la proposition d’attribution, laquelle est attendue en 2018. Si les délais sont respectés, la mise en circulation du tram liégeois se fera à l’horizon 2022.